Sorties littéraires US - Août 2025

Hey !

Après une pause de quelques années (reconversion pro et nouveau métier obligent), me revoilà pour parler de ce qu'on aime tous ici : la littérature américaine. Et quoi de mieux qu'un panorama des sorties d'août pour se remettre en selle ? Mon amour pour cette littérature riche et fascinante n'aura pas bougé. La suite ? Lectures, chroniques, et quelques surprises que je garde encore pour moi... Will see.


Grands Formats

20 août

Nomination aux Goodreads Choice Awards
L'histoire déchirante de plusieurs générations d'une famille amérindienne qui s'efforcent de retrouver le chemin de la vie.

Les Etoiles errantes, Tommy Orange, traduit par Stéphane Roques, Albin Michel, collection Terres d'Amérique, 368 pages.




« Vous voulez connaître une histoire avec une fin horrible ? Le mercredi 12 mars 1980,
Carl Fletcher, l’un des hommes les plus riches de la banlieue de Long Island, fut kidnappé dans l’allée de son garage alors qu’il se rendait à son travail. »
Les Fletcher de Long Island sont l’incarnation d’une certaine idée du rêve américain : l’usine familiale bat son plein et ils sont les propriétaires d’une grande demeure dans cette banlieue aisée proche de New York. Grâce à leur bonne volonté et leur dur labeur, ils connaissent un niveau de richesse et de réussite qui les protégera des aléas de la vie… C’est du moins la théorie.
Mais lorsque Carl, le père et héritier de l’entreprise, est kidnappé contre rançon, une faille apparaît dans cette existence confortable.
S’il est libéré quelque temps après – en apparence sain et sauf –, la violence arbitraire de cet acte aura l’effet d’une bombe à retardement sur lui et ses proches.
À travers l’histoire des différentes générations d’une famille juive depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, Taffy Brodesser-Akner livre un grand roman américain où peurs, désirs, ambitions et mensonges éclatent au grand jour.

Le Compromis de Long Island, Taffy Brodesser-Akner, traduit par Diniz Galhos, Calmann-Lévy, 576 pages.



« Élégie + comédie, dit-elle, c’est la seule manière de décrire ce que nous vivons en ce moment. Et ce n’est pas parce qu’une chose n’est pas drôle dans la vraie vie qu’on ne peut pas l’écrire comme si elle l’était. »
En pleine pandémie mondiale, une écrivaine s’installe dans un appartement au coeur de Manhattan pour s’occuper du perroquet d’une amie. Au contact d’Eurêka, un ara plein d’entrain, elle s’offre une échappée loin du marasme extérieur. Jusqu’au jour où le précédent gardien du volatile réapparaît, s’immisçant ainsi dans son intimité. Il est jeune, séduisant, instable, et Eurêka semble le préférer à elle.
Les Vulnérables est un texte tendre et profond qui explore l’altérité, notre besoin d’empathie et la nécessité de l’écriture.

Les Vulnérables, Sigrid Nunez, traduit par Mathilde Bach, Stock, collection La Cosmopolite, 272 pages.



Peu de temps après son retour dans la réserve Passage Rouge dont il est originaire, Mitch et son ami d’enfance, Mack, tentent leur chance et emportent la présidence du conseil tribal pour Mack. Mais alors que les nouvelles élections approchent, leur autorité est menacée par la candidature d’une activiste et politicienne expérimentée. Leur situation est d’autant plus compliquée que sa campagne est soutenue par Joe Beck, père adoptif de Mack et mentor de Mitch, et sa fille Layla, amour de jeunesse de Mitch. À une semaine du vote, les liens se tendent et la lutte pour le pouvoir entraîne une spirale de trahison, de mensonges et de violence. Au coeur de cette tempête, Mitch va devoir décider de l’orientation qu’il veut donner à sa vie et de son implication pour une tribu qui ne l’a jamais vraiment considéré comme l’un des siens.
Big Chief est l’histoire d’une quête : celle d’un individu sans racines et celle d’un peuple en manque de souveraineté.

Big Chief, Jon Hickey, traduit par Johanne Le Ray, Gallmeister, 416 pages.




À la croisée des univers de Philip Roth et Jonathan Franzen, un grand roman sur les tourments de l'Amérique et les tumultes du monde.

Un Monde nouveau, Jess Row, traduit par Stéphane Roques, Albin Michel, collection Terres d'Amérique, 608 pages.



21 août



Une plongée émouvante dans l'intimité d'une famille qui doit réapprendre à vivre après les épreuves qui l'ont brisée.

Eleanor est de retour dans la maison familiale du New Hampshire, quittée presque vingt-cinq ans plus tôt. Cette ferme où elle avait épousé Cam, celui qu'elle croyait être son grand amour et dont elle s'était séparée, Eleanor pensait ne jamais la retrouver. À ses côtés, son fils Toby : à trente ans, il porte les séquelles neurologiques d'un accident survenu dans l'enfance et savoure un quotidien tranquille auprès de ses chèvres. Eleanor apprend à vivre au rythme des tâches agricoles, de ses inspirations artistiques ou des week-ends au marché des producteurs. Elle reçoit de loin en loin des nouvelles de son fils aîné, Al, établi à Seattle avec sa compagne qui peine à avoir un bébé ; et elle regrette le silence de sa cadette Ursula, qui la prive de visites à ses deux petits-enfants.Tandis qu'elle accueille sa nouvelle voisine enceinte de neuf mois, Eleanor prend conscience des sacrifices qu'elle-même a endurés, se dédiant entièrement au bonheur de ses proches. Mais à présent saura-t-elle entendre, à son âge, l'appel du renouveau ? Saura-t-elle reconnaître le bonheur quand il se présentera à elle ? Ce roman bouleversant, qui court du début des années 2010 à nos jours, relie l'évolution de ses personnages aux transformations de la société américaine. En explorant avec sensibilité et justesse une famille meurtrie aux liens distendus, Joyce Maynard lui offre une singulière perspective de réconciliation : et si la lumière leur parvenait du plus fragile d'entre eux ?

Par où entre la lumière, Joyce Maynard, traduit par Florence Lévy-Paoloni, Editions Philippe Rey, 624 pages.



6 novembre 1860 : Abraham Lincoln devient président des États-Unis. Cinq mois plus tard, la guerre de Sécession commence. Si, durant cette période, la crise est alimentée par les positions du Nord et du Sud sur l'esclavage, la fracture s'avère beaucoup plus profonde au sein du pays. En quelques semaines, les opinions se font inconciliables au cœur même des familles, les discussions deviennent impossibles, les conflits se multiplient, les amitiés et les couples se déchirent. La guerre se profile et personne ne semble avoir le pouvoir de l'empêcher. Face au fanatisme et aux trahisons, Lincoln lui-même, en dépit de ses nombreux talents, se sent impuissant. Ces cinq mois, écrit-il, ont été "tellement incroyables que si j'avais pu les anticiper, je n'aurais pas cru possible de pouvoir y survivre". Avec un sens de l'intrigue et du suspense digne des plus grands auteurs de thrillers, Erik Larson nous raconte, à partir de nombreux documents inédits, l'histoire de cette période exceptionnelle où les positions tranchées des uns et des autres vont peu à peu mener à une catastrophe inévitable. Ce récit captivant, consacré à la fragilité d'une démocratie confrontée à la peur et l'extrémisme, nous offre également, en creux, l'occasion d'une réflexion passionnante sur l'époque moderne.

Un Rêve de feu, Erik Larson, traduit par Hubert Tézenas, Le Cherche-Midi, 720 pages.



Après six ans d'attente, Jesmyn Ward, seule femme double lauréate du National Book Award, est de retour avec un roman puissant et lyrique qui nous plonge au cœur de la tragédie de l'esclavage.

La toute première arme que j'ai tenue a été la main de ma mère.

Annis est encore une enfant quand sa mère est vendue à un autre propriétaire. Et n'est guère plus âgée quand son maître, qui est aussi l'homme qui a violé sa mère, se débarrasse d'elle avec d'autres esclaves.

Lors de leur terrible marche vers les plantations de La Nouvelle-Orléans, Annis tente de se raccrocher à la vie et aux enseignements de sa mère : se battre, toujours, avec les armes et les sagesses qu'elle lui a transmises. Avec la mémoire aussi, celle de ces femmes qui, avant d'être arrachées à leur terre, ont été les guerrières des rois du Dahomey. Et avec la seule force qui lui reste, sa connaissance des plantes, des abeilles, de cette nature qui semble si hostile aux yeux des Blancs et qui pourtant est nourricière pour qui l'honore.

Et puis, quand Annis se sent sombrer, elle peut encore implorer Aza, l'esprit de sa grand-mère, capable de faire gronder l'orage et tomber la pluie. Celle qui, quand la faim et la douleur se font trop fortes, lui murmure qu'un jour, elle et ses frères et sœurs de malheur seront tempête...

Nous serons tempête, Jesmyn Ward, traduit par Charles Recoursé, Belfond, 240 pages.




Ours est un village de Louisiane, fondé dans les années 1830 par Sainte, une mystérieuse sorcière noire. Après avoir pris d'assaut des plantations et en avoir libéré les esclaves, elle les rassemble dans ce lieu que ses sortilèges protègent de toute intrusion et qui sera pour eux un havre de paix.
Mais au fil du temps, de nouveaux arrivants parviennent à s'introduire dans Ours. Et certains habitants se demandent si la sécurité de leur communauté ne cache pas une autre forme d'asservissement.
Saga qui se déroule sur quatre décennies, Chez nous est aussi une exploration du pouvoir, des limites de l'amour, et une réflexion sur la liberté, servies par une écriture poétique et ensorcelante.

Chez nous, Philip B. Williams, traduit par Charles Recoursé, Robert Laffont, collection Pavillons, 576 pages.




28 août


Salman Rushdie dit de Yiyun Li qu'elle est " l'une des plus grandes autrices de notre temps ". Elle le prouve avec son nouveau roman sur l'amitié féminine, entre admiration mutuelle et rancœur, n'est pas sans rappeler L'Amie prodigieuse, d'Elena Ferrante.

Fabienne est morte. Cette nouvelle, Agnès l'apprend en Amérique, bien loin de la campagne française où toutes deux ont grandi et sont devenues inséparables, bien loin de ce lieu qu'Agnès a fui, avec l'aide de Fabienne.
Fabienne est morte et Agnès est enfin libre de raconter son histoire.
Agnès et Fabienne étaient les meilleures amies du monde, deux fillettes qui s'étaient créé une bulle pleine d'imagination, d'histoires, de rêves, pour mieux échapper à la rudesse de la vie dans la France d'après guerre. Deux fillettes qui voulaient vivre autrement, mieux ; deux fillettes qui avaient un plan.
Et puis Fabienne a trahi Agnès. Le plan s'est écroulé, leurs trajectoires se sont séparées, la tragédie a frappé...

Lauréat du prix PEN Faulkner Award dans la catégorie fiction.

Mon Amie de plume, Yiyun Li, traduit par Clément Baude, Belfond, 336 pages.




Après dix années passées à Richmond, Will Seems revient dans la petite ville où il a grandi, pour prendre un poste d'adjoint au shérif. Il y retrouve cette terre du sud de la Virginie hantée par l'histoire, celle des riches plantations de tabac et de l'esclavage, que le progrès semble avoir oublié. Dans ce paysage désolé, entre marais et maisons abandonnées, les fantômes sont partout. Et Will va bientôt devoir affronter ceux de son propre passé lorsqu'un de ses amis d'enfance est assassiné. Alors qu'un vieil homme est soupçonné, la communauté noire de la région engage une détective privée, Bennico Watts, pour l'innocenter. Leur enquête va les mener, elle et Will, vers le Snakefoot, ce territoire marécageux où depuis toujours se réfugient les exclus et les dépossédés, et où cohabitent aujourd'hui les descendants d'esclaves et les white trash. Bientôt ils vont réaliser que pour élucider un crime, la compréhension du lieu importe parfois tout autant que le mobile.

Avec ce premier roman, Henry Wise s'installe d'emblée dans la cour des grands. S'il nous présente le portrait stupéfiant d'une Amérique rurale où règnent toujours de vieux démons, exaltés par une situation économique misérable, il tend à l'universel par la puissance de son style et de sa vision. Avec un personnage principal complexe, dont tous les repères s'effondrent dans un pays qu'il ne reconnaît plus, porté par un suspense et une atmosphère qui évoquent "True Detective", Nulle part où revenir est un très grand livre à la beauté désespérée.

Nulle part où revenir, Henry Wise, traduit par Julie Sibony, Sonatine, 544 pages.



Après la mort soudaine de son fils Fi, Alexandra Fuller entame un périple à travers l'ouest de l'Amérique – du Wyoming à Hawaï, des Rocheuses au Nouveau-Mexique – pour tenter de survivre à l'insupportable. Ce n'est pas un récit de deuil : c'est l'histoire d'une métamorphose.
Accompagnée de Till, elle s'installe au milieu de la forêt, en quête d'un langage capable d'exprimer l'indicible, d'un espace où faire cohabiter mémoire, rage, beauté et rédemption. Inspirée par son enfance au Zimbabwe, elle invente sa propre voie, entre traditions africaines et mérindiennes et silences partagés, afin de surmonter cette épreuve pour ses filles, qui ont besoin d'elle.
Porté par une langue incandescente, tour à tour bouleversante et drôle, Comme on fixe le soleil est une épopée intime, le journal d'un cœur brisé qui apprend peu à peu à battre autrement.

Par l'autrice de Larmes de pierre et de L'Arbre de l'oubli, un récit d'une puissance rare, sélectionné parmi les meilleurs livres de l'année par le New York Times.

Comme on fixe le soleil, Alexandra Fuller, traduit par Marie Hermet, Plon, collection Feux croisés, 288 pages.




Une histoire d'amour et d'obsession éblouissante qui réinvente les codes de la poésie contemporaine.
Un roman qui a créé l'événement dans le monde.
Une jeune femme mène une vie ordinaire à Brooklyn. En couple depuis huit ans, elle vit avec son petit ami et leur chat.
Un soir, elle rencontre une femme dans un bar, et sa vie bascule. Elle tombe follement amoureuse d'elle. Pour elle, elle quitte tout et elle redessine les contours de sa vie. Avec elle, elle se soumet à une passion dévorante qui menace de la consumer.
Poussée par un désir insatiable, elle traverse les affres de la passion : la montée du désir, le manque, le pouvoir et la domination, la perte, l'humiliation, l'attachement et la trahison.

Couplets, une histoire d'amour, Maggie Millner, traduit par Julia Kerninon, Les Escales, 144 pages.






Moyen format

   20 août 




L'autrice de If We Were Villains, phénomène international BookTok, est de retour avec l'alliance improbable de cinq noctambules, qui se retrouvent dans le cimetière local pour déterrer les secrets qui se cachent dans une tombe ouverte.
Chaque soir, dans le vieux cimetière de l'université, le chemin de cinq travailleurs de nuit se croise : un barman, une conductrice de véhicule de covoiturage, une réceptionniste d'hôtel, le gardien de l'église délabrée qui se dresse au-dessus d'eux, et la rédactrice en chef du journal de l'université, toujours en quête d'un sujet d'article. Par une sombre nuit d'octobre, ils découvrent dans le cimetière de l'église désaffectée un nouveau trou. Une tombe fraîche et ouverte là où il ne devrait pas y en avoir. Qui l'a creusée, et pour qui ?
Avant qu'ils ne repartent chacun de leur côté, le fossoyeur revient. En passant la nuit à le filer, ils découvrent qu'il pourrait être la clé d'une série d'événements étranges survenus en ville qui font la une des journaux depuis quelques semaines... et qu'ils sont peut-être plus proches de ce mystère qu'ils ne le pensaient.
Chargé d'une atmosphère inquiétante, Graveyard Shift est un conte gothique moderne, dans le style inimitable de M. L. Rio, qui met en scène une équipe de marginaux sur une toile de fond universitaire délicieusement familière.

Graveyard Shift, M.L. Rio, illustré par Teagan White, traduit par Clémentine Curie, Bragelonne, collection Terreur, 144 pages.
 


Poches

14 août 



Un récit initiatique bouleversant dans lequel s'entrecroisent quête identitaire, idéalisme du rêve américain et poids des racines culturelles.

La petite chambre que partage K. avec ses deux frères dans la vallée de San Fernando, en Californie, a juste la place d'accueillir un lit superposé à trois niveaux. Baba, leur père, a perdu son travail en quittant l'Iran pour les États-Unis et la mère a fini par abandonner le domicile, lassée du climat de violence.

Le rêve de K., le cadet de la fratrie, est d'être un "vrai" Américain, de jouer au basket et de traîner sur les bords du fleuve Los Angeles avec Johnny et les autres - en particulier avec Johnny. Mais ces rêves sont bouleversés lorsque Baba décide d'embarquer de force ses trois fils à Téhéran, en Iran. Quand ils reviennent quelques mois plus tard en Californie, peu après les attentats du 11-Septembre, tout a changé.

American Boys, Khashayar J. Khabushani, traduit par Charles Bonnot, Pocket, 256 pages.



Une relecture imaginative, féministe et brillamment pertinente de 1984 de George Orwell.

Londres, chef-lieu de l'Espace aérien I, vit sous le joug d'un régime ultra-autoritaire dirigé par Big Brother. Nous sommes en 1984.
Julia est mécanicienne au département Fiction du ministère de la Vérité. Joyeusement cynique, elle a tout de la citoyenne modèle. Elle excelle pourtant dans l'art de tromper la surveillance constante des télécrans et de la Police de la Pensée, parvenant même à cacher ses liaisons amoureuses dans ce monde où le sexe est un crime sévèrement puni. Mais Winston Smith, du service des Archives, l'intrigue et l'attire. Lui aussi cache peut-être son jeu. Le jour où, sans vraiment réfléchir, elle lui glisse un mot dans la main – geste quasi suicidaire –, elle perd le contrôle de sa vie si bien ordonnée, et tout bascule.

Julia, Sandra Newman, traduit par Hélène Cohen, Pocket, 480 pages.




Pour certains, le mariage est un rêve. Pour d'autres, c'est un cauchemar.
Quentin a déjà sauté le pas deux fois, et il le regrette amèrement. Comment dire à sa nouvelle compagne, Holga, qu'il doute de vouloir se remarier un jour ? Et si, avec le temps, il changeait d'avis ? Quentin est perdu. Pour lui, l'enfer, ce n'est pas tant un foyer brisé par les disputes que de devoir faire un choix. Pour l'instant, l'apaisement n'est qu'un rêve lointain, comme le Paradis, à moins que Quentin se décide à reprendre sa vie en main et reconnaisse sa part de responsabilité dans l'échec de ses précédentes relations.
Dans cette pièce aux références bibliques douces-amères, Arthur Miller rend compte des drames de tout un chacun. Il se pourrait même qu'il tire son inspiration de ses déboires amoureux avec Marilyn Monroe.

Après la chute, Arthur Miller, traduit par Henri Robillot, Robert Laffont, collection Les Pavillons Poche, 256 pages.




Enfermée à l'hôpital psychiatrique de Gorestown, Marthe Gail est plongée dans la torpeur. Elle pense que son bébé est mort, se prend pour Dieu, lutte contre des voix qui ne cessent de parler. Les médecins disent qu'il s'agit d'une dépression. Derrière les barreaux de ses fenêtres, elle regarde les jours passer et la neige tomber, tandis que le temps et la réalité se brouillent peu à peu. Et même lorsque son mari lui rend visite et lui montre une mèche des cheveux de son bébé, ses souvenirs lui restent inaccessibles – jusqu'à ce que, peut-être, elle arrive à monter cet escalier vers la lumière.
Tragique et viscéral, ce roman bouleversant sur l'expérience de la dépression post-partum écrit en 1930 n'a jamais semblé aussi visionnaire.

Le Vantail de neige, Emily Holmes-Coleman, traduit par Agnès Desarthe, Robert Laffont, collection Les Pavillons Poche, 240 pages.


20 août



Macabre découverte dans une petite ville de Géorgie : les restes d’un corps humain, puis bientôt un charnier, révélés au grand jour. Est-ce le testament de Jacob Ness, le tueur en série qui a défrayé la chronique pendant des années avant d’être abattu ? Ou l’œuvre d’un complice ? Aux côtés de la courageuse Flora Dane, survivante de Jacob Ness devenue justicière, l’agent du FBI Kimberly Quincy et le commandant D.D. Warren vont unir leurs forces dans une affaire sans précédent, dont une jeune fille, témoin impuissante de l’horreur, détient la vérité. Mais comment la protéger ? Les trois héroïnes de Lisa Gardner sont de nouveau réunies dans un thriller à couper le souffle.

Au Premier Regard, Lisa Gardner, traduit par Cécile Deniard, Le Livre de Poche, 576 pages.




Bruce Mason est un ambassadeur à la retraite installé à San Francisco. Quarante-cinq ans auparavant, il partait de Salt Lake City avec la ferme intention de tirer un trait définitif sur son histoire familiale mouvementée. Il n’a plus grand-chose en commun avec le garçon frêle et révolté qu’il était. Mais le voici de retour dans la ville de sa jeunesse pour organiser l’enterrement de sa tante. Au fil de ses déambulations dans les rues familières, ses souvenirs l’entraînent dans un voyage sinueux au coeur de son passé, l’obligeant à renouer avec celui qu’il a été.

L'Envers du temps, Wallace Stegner, traduit par Éric Chédaille, Gallmeister, collection Totem, 400 pages.



La petite ville côtière de Vigil Harbor est un havre de paix au sein d’une Amérique menacée. Alors que les attentats sont devenus monnaie courante et que les ouragans se multiplient, les habitants de Vigil Harbor tentent de se construire un quotidien rassurant. Qu’il s’agisse d’Austin, un architecte renommé, de son beau-fils Brecht, rescapé d’un attentat à New York, ou encore de Celestino, le paysagiste du village, tous essaient tant bien que mal d’aller de l’avant. Deux étrangers font alors irruption dans la petite communauté : un voyageur égaré au charme subversif et une actrice contrariée, à la recherche d’indices sur une femme mystérieusement disparue. Pourquoi ont-ils choisi Vigil Harbor ?

En ces temps de tempête, Julia Glass, traduit par Sophie Aslanides, Gallmeister, collection Totem, 608 pages.



Dans un empire contrôlé par la magie d'os, Lin, la fille de l'empereur, va devoir lutter pour réclamer son droit au trône.
Sur toutes les îles de l'Empire, on prélève sur chaque enfant un éclat d'os derrière l'oreille, lors d'un rituel trop souvent mortel. Depuis son palais, l'empereur utilise ces précieux fragments pour créer et contrôler de redoutables chimères animales, les concepts, qui font régner la loi. Mais son autorité vacille et partout la révolte gronde.
Sa fille, Lin, a été privée de ses souvenirs par une étrange maladie et passe ses journées dans l'immense palais plein de portes closes et de noirs secrets. Pour regagner l'estime de son père, elle décide de se lancer dans le périlleux apprentissage de la magie d'os.
Une magie qui a un prix... alors que la révolution vient frapper aux portes du palais, Lin devra décider jusqu'où elle peut aller pour reconquérir son héritage... et sauver son peuple.

L'Empire d'écume, Tome 1 : La Fille aux éclats d'os, Andrea Stewart, traduit par Laurence Boischot, Bragelonne Poche, collection Fantasy, 528 pages.


21 août 



Un gentleman-cambrioleur agit avec habileté et classe, sans jamais recourir à la violence, guidé par un certain sens de l'honneur. Pendant huit ans, Stéphane Breitwieser, originaire de Mulhouse, a commis avec sa compagne près de 250 vols dans des musées français, suisses et belges, en plein jour, au nez et à la barbe des gardiens et des visiteurs. Leurs attributs : un grand manteau et un couteau suisse. Entre 1995 et 2001, la valeur totale de leurs larcins a été estimée à plusieurs millions d'euros. Alors comment les Bonnie et Clyde des musées ont-ils réussi ces vols en série sans se faire prendre pendant si longtemps ? Il leur aura fallu beaucoup de sang-froid, pas mal de créativité et une bonne dose de passion.

Le voleur d'art - Dans la tête d'un kleptomane esthète, Michael Finkel, traduit par Julie Sibony, Editions 10x18, 264 pages.



Ils ont retenu mon attention...


Que serait une rentrée littéraire sans son lot de grandes fresques américaines ? Cette année encore, les sagas familiales sont à l'honneur avec Les Étoiles errantes de Tommy Orange et Le Compromis de Long Island de Taffy Brodesser-Akner. Un Monde nouveau de Jess Row promet quant à lui un savant mélange des univers de Philip Roth et Jonathan Franzen, rien que ça !

Du côté des relations intimes, Par où entre la lumière de Joyce Maynard place la famille au cœur des tourments sociétaux (ce titre me rappelle d'ailleurs le bijou Là où les lumières se perdent de David Joy... ce magnifique roman est encore dans ma tête depuis toutes ces années). Mon Amie de plume de Yiyun Li, encensée par Salman Rushdie, explore les zones d'ombre de l'amitié féminine, tandis que le très court roman-poème Couplets, une histoire d'amour de Maggie Millner raconte la naissance d'un amour sulfureux pour lequel on quitte tout...

L'Amérique rurale n'est pas oubliée avec Nulle part où revenir d'Henry Wise, premier roman aux accents noirs qui me donne déjà envie.

Enfin, côté expérimentations littéraires, deux curiosités : Julia de Sandra Newman, relecture audacieuse de 1984 (moi qui adore Orwell, je suis intriguée), et Le Vantail de neige d'Emily Holmes Coleman, écrit en 1930 sur la dépression post-partum.

Entre grandes fresques et audaces intimes, cet août s'annonce riche. Et vous, lequel vous tente le plus ?



Bonnes lectures !


Bérangère


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